Depuis plusieurs années, nous accompagnons les changements profonds que vivent les Systèmes d’Information Industriels avec une ouverture à marche forcée et une utilisation de technologie des SI de Gestion de plus en plus fréquente. Le niveau d’exposition et de menace augmentant, il est crucial d’assurer aisément leur maintien en condition de sécurité en coordination avec le Métier.

L'ouverture au SI de gestion, une nécessité qui comporte toutefois des risques

Historiquement, le SI Industriel n’était pas interconnecté avec le SI de Gestion, par absence de besoin ou par recherche d’une limitation de son exposition. L’essentiel des actions se faisait localement, directement sur les équipements ou à distance avec des moyens spécifiques, avec une gouvernance et des opérations souvent elles-mêmes locales.

L’évolution des besoins Métier et l’optimisation des procédés de production ont fait émerger de nouveaux enjeux moins locaux (supervision à distance, télémaintenance, émergence de l’IoT, standardisation et rationalisation des technologies et des compétences, cyber menaces, etc.) dans le but accroître la performance et le confort des opérations. Ces enjeux ont amené un besoin de numérisation et d’interconnexion entre les SI Industriels et les SI de Gestion.

Bien que nécessaires au bon fonctionnement des Métiers, nos échanges avec les opérationnels montrent bien que ces interconnexions ont eu pour conséquence de générer des risques d’intrusion et de propagation entre ces systèmes d’information :

/ Sur les opérations et la qualité avec de potentiels arrêts ou altérations  de lignes de production entraînant des impacts financiers, d’image voire humains ;

/ Sur la sécurité des installations en  cas de compromission grave d’outils de production pouvant avoir des impacts sur l’humain ou l’environnement.

La mitigation de ces risques d’intrusion et de propagation et de leur conséquence nécessite de mettre en place des activités et mesures de sécurité en différentes étapes :

  1. La cartographie du SI Industriel ;
  2. La mise en place d’une architecture réseau sécurisée ;
  3. Le durcissement puis le maintien en conditions de sécurité des différents systèmes dans la durée ;
  4. Enfin, la mise en place de moyens de détection d’incident et de réaction

Les autorités se sont par ailleurs penchées sur le sujet et imposent ces mesures, et d’autres encore, sur les périmètres les plus sensibles.

Des interventions parfois distantes et potentiellement fréquentes (patch management, revue de compte, contrôle d’intégrité, etc.), d’équipes plus éloignées des opérations, peuvent alors être nécessaires et se heurter à un modèle opérationnel historique pensé pour privilégier la continuité et l’intégrité des opérations, la qualité, l’hygiène et la sûreté, tout en minimisant les disruptions.

Comment mettre en place ces mesures sans pour autant perdre de vue la finalité du SI industriel : faire fonctionner un procédé physique de façon nominale ?