En adoptant une orientation client, l’électrification du parc automobile souhaitée par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie apparaît moins comme une évolution naturelle que comme un véritable défi. En réponse aux enjeux climatiques et environnementaux, elle pose des objectifs très ambitieux de mutation du parc automobile français : 4,8 millions de voitures particulières électriques en 2028. La loi d’orientation des mobilités devrait apporter certains leviers mais reste encore au stade de projet.
Au-delà de ces textes, cette transformation de grande ampleur nécessite d’importants efforts sur tous les plans de la proposition de valeur, et implique de nombreux secteurs d’activités et des acteurs publics de tous les échelons.
La transition d’un monde exclusivement centré sur le véhicule thermique vers un système fondé sur le véhicule électrique, ou mixant différents carburants, ne se limite pas à la simple électrification des gammes. Aux véhicules s’ajoutent des infrastructures et des services, encadrés par un cadre juridique et mis en œuvre par un écosystème d’acteurs privés et publics. Au bout de cette chaîne, l’utilisateur, souvent grand oublié des réflexions sur la transition vers le véhicule électrique.
Proposer des services démontrant la proposition de valeur du véhicule électrique
Si les plans de développement du véhicule électrique se concentrent sur la construction de voitures et l’installation de bornes, il est nécessaire de créer un écosystème de services associés capables de rassurer l’automobiliste en simplifiant le parcours utilisateur. En effet, de nombreuses incertitudes sont encore associées à l’utilisation du véhicule électrique : l’utilisateur voulant effectuer un long trajet aura du mal a trouver des informations sur les lieux de présence des bornes, sur la puissance de recharge de celle-ci et sur le coût de la recharge. L’accumulation de ces contraintes diminue la qualité de l’expérience utilisateur et il faudra donc proposer des services permettant à l’automobiliste d’avoir facilement accès à ces informations pour rendre l’utilisation d’un véhicule électrique aussi confortable que celle d’un véhicule thermique.
Impliquer un ecosystème d'acteurs aux niveaux de mobilisation variés
Le niveau de mobilisation inter et intra-sectoriel est très hétérogène, en effet, les constructeurs et énergéticiens sont fortement impliqués dans l’électrification du parc automobile et prennent de nombreuses dispositions pour se positionner sur le marché, mais à l’inverse, les acteurs indirectement touchés tels que les assureurs, les concessionnaires ou les acteurs du stationnement se sentent pour l’instant peu concernés par ce phénomène qu’ils considèrent encore marginal et attendent un essor de plus grande ampleur pour faire du véhicule électrique une préoccupation de taille.
Aussi, au sein d’une même filière, l’électrique n’est pas toujours considéré de la même manière : alors que Renault-Nissan a engagé un virage prononcé vers l’électrique, Toyota se limite encore aux technologies hybrides.
Mobiliser les territoires autour de leurs différents leviers d'action
Par sa proximité avec les citoyens et les usagers, l’échelon territorial est au cœur des transformations concrètes et est particulièrement pertinent pour mener une transition socialement acceptable et bénéfique à tous. Les pouvoirs publics locaux disposent de leviers variés pour développer le véhicule électrique, dont trois apparaissent comme particulièrement adaptés : accorder des avantages à l’utilisation d’un véhicule électrique, piloter le développement des infrastructures de recharge et mettre en place des partenariats pour mobiliser les filières économiques.