Défi sociétal et démocratique, autant que technologique et économique, la transition énergétique va bouleverser nos modes de vie. L’Accord de Paris a marqué un virage avec le transfert aux territoires de la responsabilité de la mise en oeuvre de la transition énergétique. La réussite de cette transition repose sur l’organisation et l’accompagnement de la rencontre entre les territoires, les citoyens, et les réseaux d ’acteurs publics et privés.
Cette démarche contribue à l’ancrage local des projets et des modèles économiques tout en assurant une harmonie avec les spécificités historiques et socio-économiques locales. Elle est un fondement des modèles durables de gouvernance.
Citoyens et territoires sont au coeur de la transition énergétique
La transition énergétique “hybride” les systèmes énergétiques nationaux, avec un curseur entre modèle centralisé/décentralisé dont la position est relative aux atouts naturels des territoires, et aux choix historiques de politique énergétique. Elle crée de nouvelles chaînes de valeur énergétiques locales, sur lesquelles convergent l’ensemble des acteurs et filières impliquées dans la transition énergétique. Pour perfectionner la conception des projets énergétiques selon les besoins des citoyens et favoriser leur acceptation et leur engagement dans la transition énergétique, il est nécessaire d’impliquer les citoyens dès le départ. Pour cela, le niveau d’action des collectivités locales est le plus pertinent : citoyens et territoires forment un couple d’acteurs indissociables dans la transition énergétique.
Les territoires s'engagent dans la transition énergétique à des rythmes différents
L’histoire de la transition énergétique dans les Territoires s’ouvre avec le Grenelle de l’environnement. Pour les territoires, la décentralisation progressive du modèle énergétique est l’opportunité de s’emparer de leur destin énergétique, en maîtrisant la production et la distribution d’énergie, historiquement centralisées. Après l’effervescence des débuts, les territoires traversent cependant une phase de structuration indispensable pour l’industrialisation des projets de transition énergétique : bien qu’elle soit désormais reconnue comme une priorité, la transition n’est encore qu’en phase d’émergence.
L'éveil citoyen
Historiquement cantonné à un rôle de consommateur passif dans un marché de l’énergie en monopole régulé, le citoyen voit son rôle profondément évoluer avec la transition énergétique. Des tendances sociétales sont à l’oeuvre, en premier lieu l’appétence pour les circuits courts et produits locaux, le do it yourself, l’économie collaborative et la prise de conscience environnementale. Ces tendances émergentes se traduisent progressivement dans deux domaines d’action : la transformation des modes de consommation vers plus de sobriété énergétique et le financement et portage de projets de production d’énergies renouvelables.
Les territoires entraînent dans leur sillon une variété d'acteurs économiques majeurs, qui se transforment pour les accompagner
Bien que leurs activités traditionnelles représentent encore l’essentiel de leur chiffre d’affaires et de leur marge, les énergéticiens prennent progressivement position sur les différents leviers de la transition énergétique dans les territoires. Ils développent de nouvelles offres autour de la production locale d’énergie renouvelable, la mobilité verte et les services énergétiques, à l’image des « solutions décentralisées pour les villes et territoires » du groupe ENGIE. Ils multiplient également les accords avec les collectivités tels que le partenariat signé entre la Région Occitanie et le groupe EDF portant sur l’apport d’ingénierie et de conseil.