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IMT-2020, 3 GPP Release 15… finalement tout le monde l’appellera 5G. Mais attention, cette cinquième du nom est plus ambitieuse que ses aïeules qui misaient uniquement sur des débits plus importants pour nos smartphones et des usages B2C (e-commerce, jeux, streaming audio et vidéo… )
Non contente de proposer des débits déjà 10 fois plus élevés, la 5G s’offre le luxe de répondre à des cas d’usage plus spécifiques tels que l’Internet des Objets (grâce à une densité de connexions et une efficacité énergétique décuplés) ou les véhicules connectés (à la faveur d’une latence de transmission divisée par 10).
Au-delà de l’amélioration des caractéristiques radio, c’est aussi le cœur de réseau qui est refondu pour gagner en agilité et intégrer la virtualisation avec en ligne de mire la possibilité de créer des « réseaux virtuels », adaptés à chaque vertical : Industrie, Défense, Transport, Énergie, Immobilier, Santé…
Mais quand et comment ces nouveaux services B2B et B2B2C verront-ils le jour ? Après les baptêmes et expérimentations, les premiers pas de la 5G sont sous le feu des projecteurs. Va-t-elle confirmer ses promesses ?
Une naissance sous le feu des projecteurs
L’actualité autour de la naissance de la 5G aurait-elle un air de déjà-vu ? Après 4 générations, nous sommes désormais coutumiers des longs accouchements des normes, des débats sur la mise aux enchères des fréquences et de l’euphorie des campagnes commerciales de lancement. Mais cette nouvelle génération semble susciter encore davantage les passions et les polémiques. Elle est l’objet d’une joute évidemment économique mais aussi politique et sociétale, comme en témoigne l’actualité de ces derniers mois.
Des évolutions techniques majeures
Pour le cahier des charges de cette cinquième génération de la norme radio mobile, l’ITU (Union Internationale des Télécommunications) a défini des objectifs de performance autour de 8 indicateurs ou KPIs (Key Performance Indicator). Le résultat est impressionnant, avec des performances en hausse le plus souvent d’un facteur 10 en comparaison avec la précédente génération :
Des débits 10 à 20 fois supérieurs
Une latence de l’ordre de la milliseconde
Une densité de connexions élevée
Consommation divisée par 100
Amélioration de la 5G vs. 4G selon les 8 indicateurs de performance (KPIs) :
La 5G à l'oeuvre
De nombreuses expérimentations dans le monde
Dès 2018, en Corée du Sud, lors des Jeux Olympiques d’hiver à Pyeongchang, on pouvait expérimenter la 5G en visualisant les descentes de bobsleigh en direct et en réalité virtuelle à la place du pilote, ou bien choisir son angle de vue pour regarder les épreuves de patinage captées par 100 caméras placées autour de la patinoire.
Des premières opérations chirurgicales ont déjà bénéficié de la 5G : comme à Barcelone lors du MWC 2019 (Mobile World Congress) où depuis la scène un chirurgien assistait une équipe opérant une tumeur dans un hôpital à côté, puis en Chine, entre deux hôpitaux distants de 3000 km pour une chirurgie du cerveau.
En Finlande, Nokia et Telia ont mis en oeuvre la 5G pour de nombreux usages : le contrôle à distance de bus automatisés à Helsinki, l’assistance à distance d’un expert dans une usine 4.0 ou encore un concours de jeu en ligne (eSports).
... Mais également en France
En attendant l’attribution des licences (prévue pour 2019), et afin de favoriser l’émergence de la 5G en France, l’ARCEP a mis en place début 2018 un guichet permettant aux acteurs souhaitant mener des tests d’obtenir des fréquences sur un territoire restreint. Ainsi, 31 expérimentations ont déjà été menées dans 22 villes. Bien évidemment, les opérateurs mobiles se sont fortement impliqués dans cette démarche, à l’exception de Free qui prévoit cependant de lancer son offre en 2020 tout comme Bouygues Telecom, Orange et SFR. Les opérateurs sont ainsi à l’origine de 74% des expérimentations, dont près de la moitié sont des tests techniques. Les autres tests sont menés par les équipementiers ou des instituts de recherches.
Dans un premier temps, ces expériences ont permis de valider certaines fonctionnalités techniques comme le massive MIMO ou le beamforming (permettant l’émission directionnelle du signal et améliorant son efficacité). De manière plus marginale, le Network Slicing (testé par Orange et l’institut Eurecom) et les ondes millimétriques (testées par Nokia) ont également été expérimentées.
Mais au-delà des tests techniques, les expérimentations avaient aussi pour but de valider la pertinence de certains cas d’usage. Les plus représentés furent ainsi la réalité virtuelle, l’industrie du futur et les villes intelligentes