Wavestone a lancé cette année l’initiative du radar des startups française pour la technologie blockchain. L’objectif est de porter un regard sur une technologie émergente pleine de promesses dans de multiples secteurs et qui est utilisée et développée par les startups que nous avons pu identifier et rencontrer dans le cadre de cette initiative.

Dans cette publication, découvrez :

  • Notre méthodologie
  • Le radar en version HD
  • Les key learnings
  • La liste complète des startups du radar

Radar des start-ups blockchain Août 2020

Méthodologie

Les startups sélectionnées ont :

  • – 7 ans,
  • – 35 employés,
  • Leur siège social est situé en France
  • Elles développent une solution s’appuyant sur la technologie blockchain.

Un écosystème blockchain dynamique en France depuis 2017

2017 : année de l’explosion du Bitcoin et des ICO

L’année 2017 fut une année de forte croissance pour le marché des startups blockchain françaises. Ce n’est pas vraiment une surprise. En effet, on peut rapprocher ces nombreuses créations à l’explosion du marché des cryptomonnaies qui s’est opéré dans le même temps en 2017. Année qui vit le cours du Bitcoin dépasser les 10 000 dollars puis venir frôler les 20 000 dollars. Avant de retomber très rapidement dans ce qui apparut comme un véritable krach suite à l’emballement de la bulle des cryptomonnaies mais aussi des ICO (Initial Coin Offering).

57%

des startups ont levé des fonds par ICO ou par levée de fonds classique

Si une majorité des startups présentes dans le radar blockchain a eu recourt à une ou plusieurs levées de fonds, le montant diffère grandement selon les projets. En effet, d’un côté, le projet Sunchain a levé 50 000 euros alors que dans le même temps, la startup LGO a levé 3600 bitcoins soit une valeur de plus de 30 millions d’euros et se hisse ainsi comme la startup ayant réalisé la plus belle levée de fonds par ICO en France. BC Diplôma a également mis en place une ICO et a ainsi levé 1800 Ethers (Cryptomonnaie associée à la blockchain Ethereum) valorisée à 360 000 euros selon le cours en vigueur au moment de la rédaction de cette publication en juillet 2020. Ark a quant à elle pu lever 800 000 euros avec une ICO également et Paymium plus d’1 million d’euros grâce à ce même procédé qui consiste à offrir aux investisseurs un jeton qui sera ensuite utilisé sur la blockchain choisie par la solution.

Renaudin Hugo

Renaudin Hugo

Co-fondateur et CEO chez LGP Group

L’ICO que nous avons réalisé a permis de lever près de 3600 Bitcoin et a permis de faire décoller le projet LGO

 

53%

des startups blockchain de notre radar sont pour la plupart présentes dans des incubateurs ou accélérateurs

La majorité des startups interrogées sont accompagnées par un organisme dans le développement de leur solution blockchain. On retrouve ainsi les grands accélérateurs de startups de la place comme Station F où l’on peut notamment retrouver les startups Belem et Keeex, Chain Accelerator pour BC Diploma ou encore BPI France qui accélère UTOCAT, startup spécialisée dans le développement de solutions blockchain pour le secteur de l’assurance. Il est aussi intéressant d’observer que certaines startups se retrouvent parfois accompagnées par plusieurs accélérateurs. C’est notamment le cas de Keeex, Transchain, Utocat, Belem, Ownest et Ositrade.

Un dynamisme qui permet l’émergence de cas d’usages d’optimisation des processus dans plusieurs secteurs comme la Supply chain et la finance

La blockchain est une réponse technologique encore en quête de maturité

En opposition avec des technologies comme l’impression 3D ou la réalité augmentée, qui répondent à un ou plusieurs cas d’usages délimités, il est difficile de trouver une valeur ajoutée directe et immédiate avec la blockchain. Il y a quelques années, on pensait que la technologie blockchain pouvait disputer complètement l’économie, on voit aujourd’hui que les cas d’usage permettent surtout d’optimiser certains processus comme dans la Supply chain par exemple, sans révolutionner pour le moment des secteurs d’activité.

Cependant, le secteur financier commence à développer de véritables cas d’usage à valeur ajoutée sur des problématiques de paiement et de gestion d’actifs (pas étonnant quand on sait que la technologie a émergé avec la création de Bitcoin en 2008).

Matthieu Hug

Matthieu Hug

CEO chez Tilkal

Les problématiques de Supply Chain sont très adaptées à l’utilisation de la technologie blockchain. Le commerce illicite, les contrefaçons et les marchés gris représentent un marché de 2000 milliards selon l’OCDE et la technologie blockchain a un rôle à jouer

Désormais, les ambitions sont plus modérées et nous pouvons les classer de la sorte :

Il est important d’intégrer cette échelle des ambitions pour se forger une conviction sur l’apport potentiel de la technologie blockchain. Cela a deux intérêts :

  • Faire la part des choses entre un projet blockchain de type « coquille vide » pour avoir un impact marketing vs un projet avec l’ambition modeste d’essayer de faire différemment, sans prétention supérieure.
  • Juger du niveau d’avancement d’un projet dans son utilisation de la technologie blockchain pour apporter de la valeur – schématiquement, tout projet blockchain aussi avancé soit-il est passé par ces différentes phases.

La grande majorité des startups présentes sur le radar ont donc des ambitions situées entre le 1 – Tester et découvrir, le 2 – Faire différemment et le 3 – Optimiser un processus. Aujourd’hui l’utilisation de la technologie est donc plus concrète et les cas d’usages plus précis, avec une ambition revue dans une logique d’optimisation plus que de révolution.

Cyprien Veyrat-Charvillon

Cyprien Veyrat-Charvillon

VP sales & marketing chez Keeex

La blockchain n’est plus une fin en soi mais un moyen de répondre à des problématiques multiples. La vraie force de la blockchain c’est quand elle est mêlée à d’autres technologies comme l’IA et l’IOT

D’un côté la volonté de rendre la technologie blockchain accessible aux entreprises (BAAS, multiplication des cas d’usages multisectoriels)

Près d’un quart des startups offre des solutions de blockchain as a service, directement accessibles en ligne et permettant de mettre en place un système blockchain en quelques clics sans nécessiter de grandes connaissances techniques. C’est notamment ce que propose la startup Skillz.io que nous avons eu l’occasion d’interviewer et qui offre la possibilité de déployer une blockchain dans le cloud. Les types de technologies disponibles et mises à disposition des clients sont ici Ethereum ou Tezos. D’un autre côté, Transchain a développé une technologie blockchain propre sans faire entrer en jeu des cryptomonnaies et qui permet de dépasser les limites de scalabilité et de nombre de transactions par secondes.

 Laszlo Szabo

Laszlo Szabo

CEO chez Skillz

Nos objectifs à 3 ans sont de devenir leader européen du déploiement de blockchain, d’ouvrir une marketplace pour fédérer l’ensemble de l’écosystème et avoir une centaine d’entreprises qui déploient une solution blockchain grâce à notre offre

De l’autre, une articulation autour de secteurs clés : Juridique, Supply chain et Finance

Les secteurs juridiques et de la Supply chain où la blockchain permet d’apporter une preuve immutable de la traçabilité des transactions semblent être ceux qui offrent, avec la finance, les cas d’usage les plus prometteurs. Pas étonnant donc que ces 3 secteurs réunis représentent près de 43% des startups identifiées dans notre radar.

Arnaud Dartois

Arnaud Dartois

Co-Fondateur Napoléon Group

La blockchain et ses artefacts sont une tendance lourde qui va impacter très fortement le secteur financier. Les cryptoactifs vont émerger comme une classe d’actifs que les investisseurs institutionnels ne pourront pas ignorer.

Les cryptomonnaies ne sont plus au cœur des cas d’usage en développement

Après que la technologie blockchain ait été popularisée par la création du Bitcoin en 2008, durant les années qui ont suivi, un écosystème de cryptomonnaies a vu le jour comme notamment Ethereum, Bitcoin cash, Ripple, Litecoin, Binance et bien d’autres. JP Morgan, la Banque de France et la BCE ont même mené chacun des expérimentations pour mettre au point leur propre cryptomonnaie.

Dernier en date, le projet de cryptomonnaie de Facebook : la Libra qui avait pour objectif de fournir un service monétaire pour les personnes non bancarisées notamment dans les pays du tier monde. La puissance du géant américain et la menace de remise en cause de souveraineté monétaire des états a mis des bâtons dans les roues au projet qui semble de plus en plus au point mort à la suite du renoncement de nombreux partenaires de Facebook comme Visa ou Vodafone qui devaient également faire partie du projet.

Ainsi, le marché s’oriente vers une utilisation des cryptomonnaies existantes ou s’émancipe de l’utilisation d’une cryptomonnaie. Ce qui explique le fait que près de 2/3 des startups interrogées n’envisagent pas d’émettre une nouvelle cryptomonnaie que ce soit pour leur solution ou pour le financement de leur projet dans le cadre d’une ICO.

Arnaud Grisard

Arnaud Grisard

COO chez Ownest

Ownest utilise des technologies de blockchain publiques existantes, actuellement Ethereum. Notre processus peut être transposé sur un autre type de blockchain en fonction de l’évolution de la technologie.

83%

des solutions et services ont vocation à se déployer en France et à l’international

Les startups interrogées ont pour la grande majorité une propension à développer des activités à l’international. En effet, la technologie blockchain, décentralisée, a dans son ADN une propension très forte à l’internationalisation. Par Exemple, Kaiko, une des pépites que nous avons interrogée, s’expatrie aux USA avec l’ouverture d’un bureau à New York, de son côté, Keplerk développe son service d’achat de Bitcoin partout en Europe. Les solutions proposées par Connecting Food et Ownest dans le secteur de la Supply chain sont toutes disponibles dans plusieurs langues.

Ambre Soubiran

Ambre Soubiran

CEO chez Kaiko

Grâce à la connexion de notre API à plus de 20 000 exchanges dans le monde nous pouvons retransmettre des données de carnet d’ordre, de prix et de transactions en temps réel à nos clients.

Des solutions déjà commercialisées sur le marché auprès de grands comptes français et internationaux

Près de 3 ans après la création de la majorité des startups, nous observons qu’une grande majorité d’entre elles a déjà commercialisé un produit ou service sur le marché. Parmi elles, plus de la moitié ont déjà plus de 5 clients.

On remarquera notamment que les solutions proposées par Ownest, Connecting food sur le marché de la Supply chain ou encore Keeex du côté de l’authentification de document mais aussi Napoleon X rencontrent un franc succès. Dans un autre temps, 16% des startups sont encore dans une phase exploratoire, avec 10% qui en sont au stade du POC. On peut donc constater que le marché des startups blockchain en France arrive à maturité avec des projets qui sont aujourd’hui tangibles.

Après une forte effervescence dans le secteur et de nombreux projets, nous arrivons à un tournant qui ne permettra qu’aux startups présentant une véritable valeur ajoutée de survivre dans un univers concurrentiel technologique important.

En France, les clients des startups du marché blockchain sont principalement des entreprises du CAC 40 dans les secteurs de la banque, assurance, industrie et énergie. On peut notamment citer la Société Générale, le Crédit Agricole, la Caisse des dépôts, Carrefour ou encore le Groupe Casino. De plus, les startups que nous avons interrogées travaillent ensemble sur certains projets, un bon exemple est le cas de BC Diploma, qui utilise la technologie Ark pour valider les diplômes et les authentifier grâce à la technologie blockchain.

Maxime Michelot

Maxime Michelot

Project Manager chez Crystalchain

Nos éléments différenciants sont d’avoir une véritable expertise métier sur les problématiques de traçabilité. Notre plateforme permet de retracer les chaînes de traçabilité et de fournir des dashboards de visualisation des transactions ancrées sur la blockchain.

Wavestone, acteur clé de la transformation digitale des entreprises garde un œil sur un marché plein de promesses qui devrait atteindre une maturité à horizon 5 à 10 ans

Les startups blockchains en France développent aujourd’hui des cas d’usage de plus en plus concrets qui apportent de la valeur ajoutée sur des problématiques précises et qui sont de mieux en mieux identifiées. Cependant le marché ne présente pas un attrait important pour les technologies blockchain. A horizon 5 à 10 ans les solutions vont continuer à se développer et ont le potentiel de devenir incontournables sur le marché. C’est pourquoi Wavestone, en pure player du conseil, garde un œil sur le développement de cette technologie pleine de promesses et propose différentes manières d’accompagner vos projets au sein d’organisations de tailles différentes !

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