Le bâtiment à l'épreuve de la crise ?
Cette situation met en évidence un fort besoin de flexibilité avec lequel devront composer les entreprises à l’avenir. Flexibilité dans les aménagements ou les lieux de travail, mais également dans les services et prestations proposés sur site afin de s’adapter aux nouveaux usages et aux contraintes sanitaires. On peut anticiper un changement durable des habitudes de travail des collaborateurs, impactant la manière dont ils consomment le bureau.
Le digital a sans nul doute un rôle fondamental à jouer dans cette transformation. Le bâtiment intelligent doit contribuer à la valorisation de l’actif immobilier, enrichir l’expérience occupant, participer aux stratégies d’écoresponsabilité ou bien devenir un levier d’attractivité et de fidélisation des talents.
Cela implique de définir dès aujourd’hui une stratégie agile adaptée au contexte et tenant compte des priorités de chaque entreprise pour repenser les infrastructures et services digitaux du bâtiment.
Dans ce contexte, les startups françaises du Smart Building ont su se réinventer pour prendre en compte ces nouveaux enjeux et innover dans les réponses à apporter. L’édition 2020 du radar propose un premier éclairage sur cet écosystème dense et dynamique à l’aune de la crise.
Radar Smart building 2020
Méthodologie et chiffres clés
Les enseignements à retenir du radar des startups Smart Building 2020
1 – Le secteur du Smart Building reste dynamique malgré la crise du COVID-19
Les investissements dans les startups du Smart Building se maintiennent depuis 2018 autour de 41 millions d’euros annuel en moyenne. Toutefois, le montant moyen par levée de fonds a doublé entre 2018 et 2020. Ceci traduit le dynamisme de cet écosystème en constante évolution, qui parvient à proposer des solutions répondant aux nouveaux enjeux du marché. En effet, malgré une forte baisse du nombre d’investissements après mars 2020, le secteur a regagné la confiance des investisseurs dès septembre. Près de la moitié des levées de fonds a été réalisée à partir de cette période en 2020.
2 – Les startups du Smart Building accompagnent l’essor du bâtiment serviciel
La grande majorité des startups du radar adresse aujourd’hui le marché par les services plutôt que par les technologies. En effet, 75% des startups du radar proposent des solutions bout en bout centrées sur les usages des collaborateurs et exploitants du bâtiment, contre 60% en 2019. Cette forte progression démontre le tournant engagé par le bâtiment qui se veut davantage serviciel et orienté vers ses utilisateurs.
3 – Le segment de la gestion et l’optimisation des espaces, grand gagnant de la crise sanitaire
La crise ayant largement favorisé les investissements, l’année 2020 a été une année exceptionnelle pour les startups spécialisées dans la gestion et l’optimisation des espaces. Pour preuve, ces startups ont levé plus de 11 millions d’euros en 2020, montant jamais atteint jusqu’à présent par les acteurs du radar et représentant une croissance de près de 50% sur les 3 dernières années. Ces chiffres s’expliquent principalement par la pertinence des réponses apportées par ces startups pour accompagner la transformation de l’environnement de travail post-covid.
4 – La qualité de l’air intérieur (QAI) suscite un intérêt croissant, d’autant plus marqué en période de COVID-19
Les startups de la sous-catégorie qualité de l’air ont levé plus de 32 millions d’euros sur les dix dernières années, dont 13 millions d’euros uniquement en 2020. Garantir un cadre de travail sain est devenu une préoccupation majeure des entreprises. Les solutions de suivi de la QAI présentent ainsi une fort potentiel de croissance dans les prochaines années.
5 – L’efficacité énergétique dans les bâtiments reste un segment moteur favorisé par la législation
Les enjeux énergétiques portent le marché du Smart Building depuis de nombreuses années. Cette tendance s’explique d’abord par une volonté des entreprises de réduire leurs factures énergétiques mais également par une prise de conscience écologique. De plus, on constate que l’essor des startups de la catégorie efficacité énergétique est influencé par les évolutions réglementaires. En effet, elles ont levé 9 millions d’euros en 2017 lors de la publication du décret tertiaire puis à nouveau 9 millions en 2020 lors de sa mise à jour.