Les fondamentaux du Metaverse : ses cas d’usages

Comme nous l’avons vu dans notre précédent article, le développement du Metaverse se traduira par de nombreuses évolutions technologiques mais également par le développement et la transformation profonde d’une multitude de cas d’usage. Le Metaverse, dans la mesure où sa vocation première n’est ni plus ni moins que la fusion du réel et du virtuel, va naturellement s’insérer dans l’ensemble des pans de notre quotidien.

Tout comme les applications des smartphones ont rapidement créé leur place dans nos vies, celles du Metaverse, entre autres affranchies d’une interface physique limitée et peu intuitive, n’auront à priori aucun mal à reproduire cette période de grande transformation de nos usages.

Pouvoir interagir avec nos collègues à distance sans la contrainte d’un écran, visiter nos proches situés à des centaines de kilomètres via un hologramme, valider une transaction via une simple commande vocale ou encore regarder un match de ligue des champions avec ses amis grâce à la réalité augmentée, les cas d’usages sont infinis et ne manqueront pas de nous surprendre. Pour ne pas se perdre dans le champ des possibles et vous donner un aperçu des champs d’application les plus mûrs du Metaverse, nous nous focaliserons, dans cet article, sur certaines des applications les plus pertinentes de ce dernier dans le monde professionnel.

Chaque entreprise créera son propre espace de travail, son « monde virtuel », qui transformera grandement les interactions entre ses collaborateurs et les parties prenantes. Celui-ci s’intègrera par ailleurs particulièrement bien à la dynamique de télétravail de ces deux dernières années et pourrait être un élément de réponse fondamental pour trouver un juste milieu entre le travail sur site et celui à distance. Cet environnement hybride, dans la mesure où il a pour vocation d’être constamment accessible par les collaborateurs mais aussi les clients, permettrait un engagement inédit.

Se téléporter en un clin d’œil dans un espace partagé pour une réunion, un café, une conférence, ou même un atelier collaboratif serait possible. Une représentation de notre personne, via un avatar 3D hautement personnalisé, permettrait d’améliorer radicalement nos interactions à distance qui sont encore très limitées avec nos webcams actuelles. Tout l’enjeu est de recréer – autant que faire se peut – un sentiment de présence quasi physique et d’effacer cette impression de distance si frustrante aujourd’hui.

Cette nouvelle interface pour collaborer dans un espace virtuel décuple les possibilités d’interactions avec :

Le Metaverse devrait également révolutionner en profondeur le domaine de la formation, comme le laisse présager la multitude d’offres existantes basées sur les technologies immersives présentes au salon Virtuality 2022, premier rendez-vous de l’année pour les acteurs du Metaverse. En effet, nous avons pu y rencontrer de nombreux acteurs innovants dans le domaine de la formation en réalité virtuelle. A l’heure actuelle, des formations en industrie et en médecine sont déjà dispensées par le biais de cette technologie. Il serait alors possible pour le formateur de dispenser sa formation en temps réel, avec des interactions avancées, tout en étant à distance, peu importe le nombre de participants. Ces espaces de formations dans le Metaverse seront certainement utilisés de manière recurrente par les entreprises.

Bien évidemment, ces mondes et espaces virtuels ne représentent qu’une partie du Metaverse qui est une plateforme bien plus étendue. Nous assisterons donc probablement à la création d’autres espaces communs utiles pour les entreprises. Ceux-ci ne feront pas exception et seront le terrain de nouveaux médias, de nouveaux moyens de communication et d’expression. Ainsi, comme pour chaque innovation technologique, de nouvelles cibles pourront être atteintes.

Les marques vont bénéficier d’un tout nouveau terrain de jeu pour communiquer avec leurs clients. Il faut rester réaliste, le développement des différentes communautés du Metaverse reste faible en 2022, mais c’est au fur et à mesure que la technologie s’invisibilisera que la croissance explosera. Cela laisse le temps aux marques de pouvoir s’y développer. Néanmoins, le tournant semble inévitable et les grandes enseignes telles que Samsung ou Nike l’ont bien compris. En achetant des parcelles du Metaverse pour y mettre en avant leurs marques, ces entreprises plongent dans une nouvelle économie qui a ses propres codes et règles, et se donnent le temps de la comprendre et de s’y adapter.

Les interactions iront beaucoup plus loin qu’un simple clic vers une campagne de communication dans le Metaverse, c’est toute une expérience visuelle et auditive qui pourra être offerte à l’utilisateur, renforçant considérablement son engagement et donc sa sensibilité à ces campagnes. Couplés ou non aux objets réels, des NFTs seront aussi en vente dans le Metaverse et permettront aux marques de nouvelles avancées en termes d’expérience client. Les entreprises ne proposeront plus seulement un simple objet de la vie réelle mais l’associeront à son jumeau numérique. Les attentes en matière de personnalisation vont grandement évoluer étant donné le caractère bien plus immersif et personnel du Metaverse par rapport à celui d’Internet. Reste à savoir comment les marques tireront partie de ces nouvelles possibilités.

Ces mondes virtuels ne sont pas l’unique nouveauté liée au Metaverse. En effet, nous avons pu voir depuis quelques années l’émergence rapide des technologies liées à la blockchain. Ces technologies, dont la vocation est majoritairement de promouvoir la décentralisation, semble s’insérer parfaitement dans le développement du Metaverse et de l’économie qui y sera rattachée. Le Web 3.0 et la capacité à posséder numériquement grâce, notamment, aux NFTs, permettront l’émergence d’une nouvelle économie dans laquelle les entreprises devront s’insérer pour y atteindre leurs clients.

Certains secteurs comme l’immobilier seraient directement impactés par l’utilisation de ces technologies. Si nous considerons la blockchain comme un registre numérique sécurisé, alors nous obtenons des registres cadastraux impossibles à falsifier avec des mises à jour automatiques, nous permettant de savoir qui sont les parties prenantes de la transaction mais aussi d’où proviennent les fonds. Cela est possible grâce à des entreprises comme Chain Analysis, Elliptic ou encore ScoreChain qui permettent de vérifier d’où viennent les fonds présents sur la blockchain.

De même, les certificats d’actes de propriété pourraient se voir remplacés dans le futur par des NFTs : des certificats numériques, stockés sur cette même blockchain, permettant de prouver l’appartenance d’un bien immobilier. Les notaires deviendraient alors de véritables experts de la vérification sur les plateformes de blockchain, ou pourraient même tendre à disparaitre pour être remplacés par des smart-contracts.