Les leviers d’une « expérience d’apprentissage » toujours plus disruptive et attractive pour l’apprenant
La crise sanitaire 2020 a véritablement bouleversé les modèles d’apprentissage et la formation en entreprise. En imposant le travail à distance comme la nouvelle donne généralisée aux organisations privées et publiques, elle a fait de la formation digitale le canal incontournable. Selon les récentes déclarations de l’OMS sur la récurrence des crises sanitaires à venir, la formation s’impose comme un investissement clé qu’il faut préparer dès à présent. Dans un tel contexte, comment pallier à la distance et maximiser l’engagement de l’apprenant dont le facteur motivation est implicitement mis à l’épreuve ? Quels enseignements tirer de cette année 2020 pour repenser les stratégies de formation ? Comment saisir les opportunités offertes par les nouvelles solutions technologiques d’apprentissage (orientées « apprenant »,) et faire les bons choix ?
Les questions à instruire pour construire une offre de formation nouvelle génération
L’épidémie de Covid-19 a bouleversé les modèles d’apprentissage et la formation en entreprise. Face à cette situation inédite où le travail à distance se généralise, les plans de formation et leur déroulement annuel ont été fortement remis en cause. Pour exemple, un acteur leader du transport collectif témoigne : au 10ème mois de l’exercice annuel de l’entreprise, le plan de formation avait péniblement atteint 40% de sa cible lorsqu’il atteint habituellement 90% à cette même période de l’année. Sans compter que les budgets de formation en présentiel ont été gelés d’environ de moitié.
Dès lors, plusieurs questions se posent : comment construire et augmenter davantage la qualité de l’offre de formation digitale, dans l’optique d’accroître l’autonomie de l’apprenant et de susciter de sa part un plus fort engagement ? Comment adresser à distance certains sujets pratiques à caractère « métiers », en évitant de retomber dans des solutions lourdes et coûteuses à développer et à maintenir ? Comment rationaliser les contenus et faire évoluer les approches pédagogiques pour proposer une « expérience d’apprentissage » toujours plus personnalisée et innovante ? Quelle solution choisir enfin pour accélérer la montée en compétence et maximiser le retour sur investissement des efforts de formation ?
Ces solutions semblent prometteuses pour transformer les modes d’apprentissage et remettre l’apprenant au centre des attentions autour de trois priorités.
Priorité 1 : des contenus et un parcours d’apprentissage toujours plus personnalisés
Les possibilités de personnalisation offertes par les plateformes d’apprentissage permettent de simplifier l’accès aux contenus, surtout lorsque l’offre est étendue et s’adresse à plusieurs profils d’apprenants.
Les propositions de contenus peuvent être personnalisées en fonction à la fois du profil de l’apprenant et des besoins contextualisés des Métiers.
Par exemple, la plateforme de formation expérientielle peut pousser des contenus de formation à la vente et aux produits pour des commerciaux, selon les moments clés de l’année (Noël, campagnes annuelles, clôture de l’exercice…). Cela permet de développer une relation plus régulière avec les apprenants en lien avec les logiques Métier.
Par ailleurs, combler l’écart entre un niveau de compétence existant et un niveau cible relève le plus souvent d’un travail dans la durée. Au-delà d’une formation ponctuelle, le digital offre la capacité de jalonner dans le temps la diffusion de contenus, la validation d’acquis, de pointer des écarts sur des sujets précis. Il donne de plus à l’apprenant une autonomie dans ses choix, la possibilité d’organiser sa charge de travail et de séquencer dans le temps sa montée en compétence.
Priorité 2 : une autonomie de l’apprenant dans son effort de formation
Les nouvelles possibilités proposées par des fonctionnalités basées sur l’intelligence artificielle et l’analyse des données du parcours de formation de l’apprenant, permettent aussi de créer une nouvelle proposition de valeur.
Parmi les solutions pionnières, on retrouve notamment le « Machine Learning » qui met l’apprenant en situation d’interaction immédiate avec le contenu qui s’adapte au cours de la séquence pédagogique avec son niveau de compétence. On entre dans la logique de l’apprentissage adaptatif ou « Adaptative Learning » : l’expérience d’apprentissage est individualisée avec des contenus sélectionnés selon leur pertinence, le profil et le niveau de l’apprenant, des suggestions de contenus complémentaires en cohérence avec les objectifs initiaux d’apprentissage.
Priorité 3 : l’accélération de la formation aux « Soft Skills » en mode distanciel
L’amélioration des « Soft Skills » ou « compétences comportementales » (créativité, sens du management, négociation…) a été pendant longtemps considérée comme devant requérir une animation en présentiel. Ainsi, une formation managériale au feedback d’un manager vers son collaborateur, était présentée comme un sujet suffisamment sensible pour ne pouvoir être traité qu’en face-à-face. La digitalisation progressive des pratiques managériales, accélérée par la crise sanitaire, font qu’aujourd’hui le coaching, le co-développement et tout autre action de formation sur le savoir-être se font plus aisément en digital.
Là encore, les apports de l’IA font leur preuve. Les mises en situation complexes sont désormais rendues possibles par des outils, à l’instar de la réalité virtuelle ou augmentée, ou encore les solutions de micro-learning qui activent le changement de pratiques de travail.
Apprentissage communautaire, formation en continu et réalité augmentée. Voilà le triptyque gagnant de la formation nouvelle génération. Ces trois tendances sont des leviers venant enrichir une offre et des dispositifs d’apprentissage fondamentalement orientés « apprenant ». Et si la formation digitale devient la nouvelle norme, elle n’exclue pas pour autant une approche plus « classique » en présentiel. Du reste, nous sommes même convaincus que la première pierre à l’édifice d’une stratégie de formation équilibrée et bien pensée repose de prime abord sur la nécessité, en amont, de construire cette complémentarité, de penser l’articulation de ces deux modèles d’apprentissage pour éviter tout silotage.
Alors si la crise Covid19 accélère sans conteste la transformation digitale de la formation, autant le voir comme une opportunité à étudier dès à présent.