A l’image de la création du Startup Studio Big Blank par Air France en novembre 2018, les initiatives des compagnies aériennes et des aéroports en Europe et en Amérique du Nord pour se rapprocher des startups et intégrer cet écosystème très particulier se multiplient.
Comment les startups permettent-elles aux compagnies aériennes et aux aéroports de répondre aux enjeux liés à l’expérience passager, à la diversification des revenus et à la performance opérationnelle?

Le secteur aérien fait face à de nombreux défis

D’après les prévisions de l’OACI, le nombre de passagers transportés par avion va continuer à croître au rythme de 6% en moyenne par an jusqu’en 2037, passant de 4,8 milliards en 2018 à 8,2 milliards de passagers en 2037.

Une telle croissance du trafic aérien confronte les compagnies aériennes et les aéroports à trois principaux défis résoudre les problèmes capacitaires, faire face au contexte d’hyperconcurrence entre compagnies ou aéroports et répondre aux attentes toujours plus élevées des passagers.

En conséquence, trois enjeux sont prioritaires : optimiser l’expérience passager, améliorer la performance opérationnelle et augmenter les revenus annexes. Malgré des financements encore insuffisants, les startups du secteur aérien proposent des solutions convaincantes pour y répondre.

Trois technologies Deep Tech accélèrent l'innovation dans le secteur aérien

des startups proposent des solutions de performance opérationnelle ou d'expérience passager

/ Intelligence Artificielle :

  • Chatbots pour la relation client
  • Prédictif : maintenance, gestion d’assets, air traffic management
  • Caméra intelligente
  • Aide à la réservation de billets

/ Blockchain

  • Programmes de fidélité
  • Identification biométrique
  • Sécurité des chaînes d’approvisionnement…

/ Réalité virtuelle-augmentée

  • Divertissement en vol
  • Entraînement des pilotes
  • Appui aux opérations de maintenance

Les trois principaux enjeux du secteur aérien

Sans friction (Eezeetags, Sherpa, Bizpay, Redeam, …), agréable (VRInflight, Sanctifly, Ayo, …) et la plus personnalisée possible (Flybot, Tascent, Flio, Journera, ….), l’expérience passager du futur désengorge les zones de contrôle, fidélise le passager et l’encourage à dépenser.

Les startups améliorent l’efficacité, la sécurité et la fiabilité des opérations airside et landside (Assaia, Orok Solutions, SynapseMX, Delfox, Obuu, Mobilus Labs, 3dTrust, …) et de la gestion du trafic aérien (Openairlines, Innov’ATM). Le recrutement de pilotes est également facilité*. D’autre part, en réinventant la mobilité aérienne (Ampaire, Vertical Aerospace, …), les startups poussent les grands acteurs du secteur aérien à prendre en considération le long-terme.

Afin d’aider les grands acteurs à monétiser leur audience au-delà du billet d’avion, les startups offrent des solutions pour développer l’efficience économique des assets (Parquery, Skyflox), améliorer l’accessibilité des produits en duty-free (Airbuy, Skydeals, Airfree, MyDutyFree), proposer de nouveaux services aux passagers (Velmenni, Oledcomm, Volantio, Rebelroam, Sleepbox) et mieux exploiter les données des passagers (PXCom, Sensego).

Des financements encore insuffisants

Comme le retour sur investissement potentiel est plus faible que dans l’aérospatial, la travel tech et la drone tech, le secteur aérien manque de financement.

En revanche, contrairement à la plupart des secteurs, le rapport de force financier entre les pays européens et les Etats-Unis est équilibré : en effet les levées de fonds y sont d’un montant similaire.

Grandes privilégiées du secteur, les startups des opérations aéroportuaires et des nouveaux services de l’expérience passager obtiennent en proportion plus de financement que les autres.